Le patrimoine se met à l’heure des Jeux Olympiques !
Aviez-vous déjà remarqué cette sculpture située à l’intérieur du stade de l’Île d’Or ? Sculptée dans le marbre en 1938 et déposée à Amboise par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en 1967, elle représente un athlète nouant une bandelette autour de sa tête en signe de victoire. Il s’agit d’une copie du célèbre Diadumène de Polyclète, réalisé vers 420 avant Jésus-Christ. Cet exemple illustre parfaitement le canon de beauté de Polyclète, qui met en avant l’harmonie des proportions et l’équilibre des formes humaines. Il a été un modèle pour de nombreuses générations d’artistes, la copie des œuvres antiques faisant partie de leur formation.
C’est le cas du sculpteur de notre statue, Raymond Delamarre (1890-1986), qui obtient le Grand Prix de Rome en sculpture en 1919. Durant son séjour de 4 ans à la Villa Médicis, il copie de nombreuses sculptures, dont le Diadumène. Il propose une interprétation libre du modèle de Polyclète, dont l’Etat lui commande la sculpture en marbre en 1937. Artiste réputé de la période Art déco, il participe aux expositions internationales de 1925, 1931 et 1937 et au décor du paquebot Normandie. En collaboration avec l’architecte Michel Roux-Spitz, il crée le Monument à la Défense du Canal de Suez à Ismaïlia, inauguré en 1930. Plusieurs de ses œuvres sont exposées au musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt.
Cette sculpture va bénéficier d’une restauration dès cet été grâce au mécénat de l’entreprise Michelin, dans le cadre de la campagne « Le Plus Grand Musée de France » de la Fondation la Sauvegarde de l’Art Français : c’est le choix des salariés de l’usine Michelin de Joué-lès-Tours, qui ont voté en majorité pour cette œuvre proposée par le service patrimoine de la Ville d’Amboise. Elle sera ensuite déplacée à l’extérieur du stade, ce qui lui permettra d’être visible en dehors des horaires d’ouverture du site.